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Copie de Chateau d'Eix (1915) - 1er départ du 56ème avec les casques (AL ML 3)_edited.jpg

LAUDE Lucien-Edouard

Chasseur (1889-1916)

Lucien Edouard LAUDE est né le 1er novembre 1889 à Cambrai, et mort pour la France le 21 février 1916 au Bois des Caures, à la Ferme de Mormont.

Il était couvreur-zingeur. De la classe 1909, il fit son service au 16e Bataillon de Chasseurs à pied. A la déclaration de guerre, en août 1914, il rejoint le 56e Bataillon de Chasseurs à pied. Il s'était marié, le 10 mai 1913, avec Eudoxie Santerre, qui ne s'est jamais remariée et qui a toujours vécu dans le souvenir de son mari qu'elle n'a connu que très peu de temps. Ils ont eu le temps de concevoir un garçon, également prénommé Lucien, qui est né le 18 octobre 1914. Le chasseur Lucien Edouard n'a jamais pu voir son fils.

Il servira au sein de la Section de mitrailleuses du 56e BCP sous les ordres du lieutenant RAUX.

Il sera fauché, comme plusieurs de ses camarades, par un obus allemand à la Ferme de Mormont, le 21 février peu après 15h. Les circonstances de sa mort nous sont rapportés par son sergent, Henri VEUILLE, qui écrira à la marraine de Guerre de Lucien, quelques mois après sa mort : « Ce fût le 20 février (sic) dernier, nous étions en réserve près du bois des Caures, plus précisément à la Ferme de Mormont. Depuis 7h du matin les allemands nous arrosaient de leurs gros obus. Jusqu’à trois heures de l’après-midi nous avons échappé à la catastrophe qui devait arriver 5 minutes plus tard. En effet, à trois heures et cinq minutes, un gros obus vint éclater au milieu de notre abris et tua une grande partie de ceux qui l’occupait. Moi-même je fus blessé et je me trouve actuellement en convalescence à Paris. Les derniers moments de Laude Lucien furent de toute gaité car nous étions encore en train de rire lorsque l’obus éclata. Peut-être une heure avant qu’il ne soit tué, il me fit voir la photographie de son enfant et de sa femme qu’il avait reçu par l’intermédiaire de son frère prisonnier. Il les embrassa et la remis dans sa poche. Il était un chasseur modèle et courageux, estimé de tous ses camarades et de ses chefs. En outre, vis-à-vis de ses camarades il était serviable et dévoué. Il était pour moi, son sergent, d’un dévouement inlassable, il me confiait toutes ses peines, ses plaisirs et semblait avoir pour vous une profonde reconnaissance. Sa mort m’a causé bien de la peine et je le vois encore allongé sur le dos, prêt à me sourire. Il n’a pas souffert car la mort fût instantanée et je regrette moi-même d’avoir été blessé sans cela je me se serais assuré de ses papiers. Il est enterré avec ses camarades au nord de la ferme de Mormont, terrain actuellement occupé par l’ennemi. Ils étaient 9 de ma section et doivent être les uns à côté des autres... ».


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